« L’Homme est un animal politique », Aristote. Vous avez 3h !
On vous rassure, on laisse la philo de côté ne fuyez pas. Mais il nous fallait aborder avec vous un sujet sérieux. Sujet tellement sérieux, qu'il fait l'objet du Rendez-Vous #histoiresexpatriées du mois, un groupe où tous les expat français échangent sur leur nouvelle vie à l'étranger.
Cela fait plus de deux ans que nous sommes arrivées à Turin et lorsque l’on part s’installer à l’étranger, nous quittons famille et amis (c’est le jeu ma pauvre Lucette !). Bien que les personnes qui nous sont chères soient toujours à nos côtés, il n’empêche qu’on a tous besoin de se construire des repères et de faire des nouvelles rencontres. Mais au début, on vous rassure (ou pas) on est super occupées ! On a un millier de choses à faire : intégration de la nouvelle entreprise ou recherche d’emploi, trouver un appartement, apprendre à se repérer et rentrer à casa sans demander son chemin, s’occuper de la paperasse administrative, accéder à l’eau, le gaz et l’électricité, prendre un abonnement téléphone + internet, prendre un abonnement stationnement ou transports en commun, faire une virée à « I KE Aaaa » pour meubler ledit appartement mais aussi au marché aux puces... Bref, après avoir surpassés tous les obstacles de l’arrivée dans un pays, après l’excitation du départ et le mois d’installation, il faut bien reconnaître qu’il reste encore une difficulté :
La vie sociale !
« Eh j’suis pas venue là pour souffrir OK ? »
Et oui, on a beau être deux plus un chat (trop mignon, on vous a déjà dit qu’on avait un chat ?), il nous fallait nous créer une vie sociale… (Rencontrer des personnes humaines, car parler à un chat ça va un temps mais nos centres d’intérêts divergeaient trop). Mais cela n’a pas été aussi simple qu’il n’y parait puisque la première règle était de ne pas tomber dans le piège de la facilité et celle de rencontrer des français. NB : le français à l’étranger n’aime pas les français. Nous n’étions pas en Italie pour vivre à la française en parlant français. Travaillant toutes deux, l’une avec des collègues très sympathiques mais ayant l’âge de nos parents (fût un temps nous les aurions qualifiés de vieux, c’est fou comme cet adjectif évolue avec l’âge) et l’autre sillonnant en solitaire toute la région du Piémont, il nous était difficile de nous lier d’amitié avec des personnes de notre âge. « Car j’étais sur la route toute la sainte journée ! »
Il fallait donc trouver une solution ! It’s a match !
Aussi étrange que cela puisse paraître (surtout lorsqu'on le raconte autour de nous), nous avons utilisé l’application de rencontres Tinder ainsi nous avons pu commencer à faire la connaissances de l'italiano vero. Et bien que notre volonté de rencontres AMICALES fût annoncée au préalable, il y avait tout de même certains énergumènes qui ne comprenaient pas le message, qu’à cela ne tienne, nous les avons évincés ! Parce que oui, qui dit Tinder, dit personne de la gente masculine (du moins selon nos critères de base entrés sur l’application). C’est ainsi que nous avons commencé à sortir, nous avons découvert Turin sous un autre jour mais surtout à la lumière de la lune ! Et Turin, c’est une ville fantastique, des quartiers entiers dédiés à la vie nocturne ! De connaissances en connaissances, nous avons commencé à nous constituer un petit réseau de potes. Mais cela restait tout de même compliqué car la plupart de nos potes étaient du sexe opposé, et bien que nous appréciassions la compagnie des garçons, (révisez les temps inusités avec Ciccia&Cerva!) il nous manquait de la compagnie féminine. On rigole bien avec les garçons, là n’est pas le problème mais c’est aussi sympa d’aborder certains sujets entre fille. Là la tâche s’est avérée ceci-dit quelque peu compliquée.
HELP on recherche des copines !
En effet, on a dû faire face à un problème dont nous étions loin de soupçonner l’existence : Nous intégrer auprès de la gente féminine. Une fois présentées au reste du groupe par les garçons cités ci-dessus, nous avons rencontré des filles ! YAAAY JOIE ! BONHEUR ! ENFIN ! Ah (...) elles n’ont pas l’air aussi ravies que nous, c’est étrange. Aux premiers abords, les conversations étaient froides, elles affichaient clairement une distance avec nous… La discussion s’arrêtait aux bases : d’où viens-tu et que fais-tu ici ? Vraiment difficile de creuser dans les rapports allant même jusqu’à vivre des situations quelque peu cocasses où l’on a essayé de nous discréditer auprès d’autres personnes du groupe… Charmant ! Au départ, nous avons un peu mal vécu cette distance qui était mise puisque nous cherchions seulement à faire connaissance et nous ne comprenions pas pourquoi certaines filles agissaient comme cela envers nous (on cherche encore) !
Nous étions telles des Razmockets lâchées dans le monde sans pitié des Anges de la télé-réalité MAIS dans la vraie réalité.
Fort heureusement, nous ne pouvons pas faire de généralités, premièrement car nous ne connaissons pas les millions de femmes vivant dans ce pays, deuxièmement car nous ne nous arrêtons pas aux premiers abords et deuxièmement bis (troisièmement pour les puristes) car, HOURRA ! Nous avons rencontré deux italiennes qui, on vous rassure, sont sympathiques, drôles, et avec qui nous pouvons avoir de vraies conversations ! Nous pouvons même dire que nous sommes copines ;) Bref, nous en version italiennes. Oui on perd un peu de son humilité dans un pays étrangers… Car face à toutes ces barrières, il faut plus que croire en nous !
Dans la foulée, nous avons également rencontré des français (au bout d’un an on a abdiqué et fait la trêve, français acceptés), des espagnols, des portugais, et aujourd’hui encore, nous bâtissons notre lien social au fil des rencontres et ça, ça donne le moral ! Lorsque l’on est à l’étranger, on peut se sentir rapidement seul, il est alors primordial de pouvoir s’entourer, de pouvoir sortir, de pouvoir discuter. Bien souvent, nous rencontrons des personnes, qui comme nous, vivent à l’étranger ou ont vécu à l’étranger. Car finalement notre expérience commune, présente ou passée, facilite nos échanges et nous comprenons ce que l’autre vit.
Et vous, qui avez vécu à l’étranger, comment avez-vous réussi à vous construire un réseau social ? Cela a-t-il été facile ?
Merci @Cécile ! Oui qui l'eut cru aha, le français est aussi une bête sociable à l'étranger.
Les locaux ont déjà leur vie de stabiliser alors rentrer dans leur cercle nécessite un peu plus de ténacité on va dire ^^ Bella serata!
@pipelette&gambettes, tout est bon à prendre et à tester! On n'a pas toujours le temps de s'inscrire dans des asso ou des clubs de sport, qui sont aussi des bons moyen de faire des rencontre, on va tout de même regarder ton application, sait-on jamais :) Mais oui maintenant nous ne sommes plus à la course aux amis, on mène notre petite barque et embarque qui veut :)
Vous décrivez tellement bien les choses ! Moi aussi j'avais tendance à éviter les autres Français, mais finalement je me suis rendue compte que j'en avais rencontré des super cool un peu partout (qui l'eut cru ?), et que les locaux ne sont pas forcément les plus sympathiques ou accessibles.
C'est étrange cette différence d'approche homme-femme ; j'ai pas encore osé utiliser Tinder pour faire des rencontres amicales, j'ai testé rapidement un équivalent plus orienté "partage culturel" en Corée pour finalement tomber sur des profils plutôt axés rencontre internationale ^^ y'a une nouvelle application pour les filles qui veulent trouver des copines, j'ai pas encore trop testé, ça s'appelle Hey ! Vina. Mais j'ai l'impression que maintenant c'est bon, vous n'avez plus besoin de passer par les réseaux :)
Je connais presque toute l'Italie 😂. C'est une longue histoire... une histoire de vie. Quand t'as le sang de la botte, c'est pour toujours 🤩
J'avais lu un de vos articles sur le travail... je crois que j'en ri encore...
Tahnti abbbbracci (avec l'accent du sud)