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  • Photo du rédacteurCiccia_Cerva

MAIS ILS SONT FOUS CES ITALIENS ? La Rencontre

Dernière mise à jour : 5 mars 2019

La rencontre avec les italiens !


Bienvenus dans notre nouvelle série CICCIA INVESTIGATION, tous les épisodes seront clairs et décryptés (même pour les non-abonnés). Cette section regroupera toutes les situations déstabilisantes, et qui parfois (souvent, tout le temps) nous laissent perplexes. Et pour premier reportage, le moment crucial de : La RENCONTRE !


Aaah quand on pense à l’Italie, on pense au soleil, aux paysages magnifiques gorgés d’histoire, à l’architecture à couper le souffle, la mer à perte de vue… Et ce n’est pas faux ! Mais bien que nous soyons cousins, il y a tout de même de nombreuses différences qui persistent et nous séparent avec nos amis transalpins. Surtout lorsque l’on vient du Nord-Ouest de la France !

Je suis rital et je le reste... Et dans le verbe et dans le geste !

(Merci M. Barzotti, nous nous arrêterons ici si vous le voulez bien)


Tout d’abord, il faut savoir que comme en français, la forme du vouvoiement existe en italien. Mais si elle est très utilisée en France, ici c’est déjà plus rare. Ce qu’il est bon de noter aussi c’est qu’en italien, le vouvoiement se forme avec la troisième personne du singulier, « Lei », « elle » donc (oui « Elle » l’emporte sur le « Il », féminisme power yeaaah)… Autant vous dire que lorsque l’on débarque en Italie, on est bien contents que tout le monde se tutoie. Oui, mais, à la longue cette formulation nous manque, déjà parce que pour nous le « vous » marque la politesse, et nous avons l’habitude de l’employer dans certaines situations précises. De plus, le « vous » permet de créer une distance qui dans certains cas nous est bien utile et qui instaure un certain respect… Mais ici, que ce soit le caissier, la banquière, le manager (…), tous nous tutoient presque instinctivement. Bon ce n’est pas grave et puis quand on débarque en Italie, ça nous arrange bien on vous dit ! Tous ce qui peut empêcher notre cerveau de saturer, on prend.

La cigale ayant chanté tout l'été Se trouva fort dépourvue Quand la bise fut venue
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Chef d'oeuvre de Laura

En revanche, s’il y a bien quelque chose de déstabilisant c’est la façon de dire bonjour lorsque l’on rencontre quelqu’un pour la première fois. En France, on se fait la bise. On ne s’attardera pas sur le nombre et par quel côté commencer, c’est ce qui fait le charme de la bise. On le sait, c’est unanime, ça choque les étrangers ! Pour nous c’est la normalité. Sauf que dans notre pays adoptif, la première fois que des personnes se rencontrent, même si elles viennent au même dîner chez un ami commun, elles se serrent la main. Pas de distinction femme/homme, femme/femme, homme/homme, otarie/homme… Tout le monde se serre la main ! Tout le monde oui et non, les amis avec qui vous êtes font la bise aux autres pendant que vous vous serrez la main. Parce que eux ils sont amis, pas vous ! Dans notre tête, c’est toute une chorégraphie dirigée par Kamel Ouali qui s’installe. Parfois Mia Frye s’invite à la chorégraphie et là, c’est le drame. Cause this is thriller, Thriller night !


Petit moment de flottement, incompréhension, moment de solitude… Nous nous sommes pris ce qu’on appelle « un vent », le comble pour la bise !


En effet, les premières fois (et même les fois d’après), c’est déstabilisant car cela met une certaine distance d’entrée de jeu ! On soupçonne Juda d’y être pour quelque chose dans cette animosité envers la bise. Mais rassurez-vous, normalement en fin de soirée, lorsque l’on se quitte, les gens se font la bise (si ils vous resserrent la main, c’est mal partie pour votre amitié !). Et là, au moment de se dire au revoir, une chose bien plus étrange se produit : le combo bise + contact physique ! Des personnes que vous ne connaissiez pas plus que ça, en plus de la bise, pose leur main sur votre bras, votre épaule ou même encore sur la hanche, voire veulent vous enlacer. Or, on ne sait si c’est notre nature « moins tactile » mais toujours est-il que ce soudain rapprochement physique nous laisse de nouveau perplexes. La bise oui, l’étreinte non ! Déjà qu’en voulant commencer par la droite on manque de peu de s’embrasser sur la bouche. Il faudrait savoir, on passe du froid au chaud en à peine 2 heures ? Nous ne sommes pas farouches mais :

« Ceci est TON espace vital, ceci est MON espace vital. Tu n'envahis pas mon espace, je n'envahis pas ton espace. »


Mais d’ailleurs cette proximité physique, de manière générale nous surprend, car il n’est pas anormal de voir des amis ou même connaissances se prendre dans les bras pour se saluer, ou pendant une conversation. Dans notre quotidien (et là nous parlons à titre individuel), si nous prenons une personne dans les bras pour faire un câlin c’est pour une raison exceptionnelle, à savoir un anniversaire, une très bonne nouvelle ou bien un départ pour une longue durée… Rarement au cours d’une soirée, pour une raison inexpliquée. Cet excès tactile peut parfois nous mettre mal à l’aise car ce n’est pas quelque chose pour lequel nous sommes familières. Si cela peut vous rassurer, avec le temps on finit par s’habituer à cette vague d’amour et de câlin ! Bon, ne nous mentons pas, ça nous semble étrange lorsque les garçons et les filles s’enlacent dans un grand élan d’amitié au cours d’une soirée, mais attention, pas de mauvaises interprétations… « C’est juste un(e) ami(e) » ! C’est peut-être nous qui sommes plus froides que la normale nous direz-vous ? Nous tenons tout de même à préciser qu’il y a des exceptions (qui confirment la règle) et certains sont également hostiles à l’excès de rapprochement corporel ! Ça, ça nous rassure, on se sent moins seules.)



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Notre demeure à Turin en arrière plan !

Dans tout ça on en oublie les prénoms et on se retrouve au bout de 20 min de conversation avec une personne à se re re représenter. Alternative, on joue à Qui est Qui ? En demandant à tout le monde comment s’appelle telle ou telle personne. Ajoutez à cela que nos petits prénoms sont écorchés. Amélie, dites [Amééélié] ou [Aaaamélié] ou encore [Améliiiiii] a cette joie immense d’entendre parler de son film préféré (ironie quand tu nous tiens), le fabuleux destin d’Amélie Poulain ! Laura, qui n’en a pas eu assez avec Johnny a aussi une chanson avec son prénom. Chaque situation où Laura disparaît du champ de vision, la chanson démarre… Laura non c’è, è andata via (Laura n’est pas là, elle est partie).


Hey Ho Hey Ho, on rentre du boulot!

Mais revenons à cette fameuse proximité physique, on la rencontre également au travail, en fait, dans cette contrée, les gens sont tout simplement plus tactiles et cela créé une proximité dans les échanges sur sa vie personnelle. En France, avant de se confier sur sa vie familiale ou sentimentale, il faut tisser des liens particuliers avec ses collègues et souvent avoir des activités extra-professionnelles afin de faire plus ample connaissance. Ici c’est tout à fait normal qu’à peine arrivé dans l’entreprise on vous demande si vous avez un petit copain, qu’on pose des questions sur votre famille et vos amis, votre régime alimentaire, gluten sans gluten, etc. Tout le monde est intéressé par le sujet et attend les réponses. C’est assez déroutant au départ, et puis là aussi on finit par s’habituer. Et il faut reconnaître que ça permet de se rapprocher plus facilement des collègues et quand on arrive dans un nouveau pays, dans une nouvelle entreprise et bien ça aide !


Alors, to bise or not to bise ?

Il semble que la bise soit incomprise dans le monde entier ! Heureusement, un seul mot arrive à casser toutes les barrières des nouvelles rencontres : Aperitivo ! Mais là encore, il faut trinquer, une autre coutume différente dans chaque pays.

En attendant on vous laisse avec cette petite vidéo qui résume l'incompréhension des étrangers face à la bise, cet art inaccessible aux non-initiés.



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